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dimanche 21 mars 2021

A quand l’exode?

Des corymbes de fleurs jaunes d’un éclat de soleil éparpillées par le vent en pirouettes joyeuses comme les ébats des enfants innocents des années d’antan... Les pétales fins de bougainvilliers blancs, amassés en lourdes jetées de bouquets denses ... Denses comme le fourrage vanillé d’une douceur en sucre de la Fête des Prémices au printemps, blancs comme un gâteau majestueux qui trône sur un meuble à pied, au centre d’un banquet de noces...

J’aimerais me réveiller à ce spectacle devant ma porte tous les matins, dans le frais devant-jour ponctué de cocoricos tout à propos, résonnant de loin et se répondant de près, avec la certitude des jours heureux... Dans un chez-moi fait de briques rouges et sûres, en humant avec bonheur la senteur forestière et exaltante du bois de pin qui crépite en se consumant dans l’âtre d’un foyer doux et tiède, quiet et serein comme le café noir coulé dans la grêpe de mes valeureux grands-parents. 

Je compte pourtant les jours un à un avec un chagrin inavoué, en scrutant tous les soirs les degrés de la lune, si bien que je sais désormais y lire la fin de chaque semaine... Et je me demande si au moins mes cheveux blancs verront la promesse faite à nos pères... Aurons-nous le bonheur immense, inouï, de regagner, ma mère et moi, la terre de nos ancêtres, où coulent le lait et le miel?

Comme un passager à l’aéroport s’occupe à quelques activités mais n’attend plus que son vol dans la salle d’embarquement, mes valises sont toutes prêtes, et je n’attends plus que le signal du départ.



Le 7 Abib de la deuxième année

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